Thèmes et formes
Pamela J. Warner : " La matérialisation du discours critique dans le Salon de 1852 : Les Goncourt face à la peinture de paysage " p. 6-27
Étude de quelques stratégies discursives à travers lesquelles se révèle l'approche matérialiste de la peinture des paysages dans le compte rendu du Salon de 1852. Un vocabulaire spécialisé et technique traduit l'engouement des Goncourt pour la matière picturale la présence d'adjectifs démonstratifs insiste sur l'aspect contingent de la nature le passé simple veut rejeter dans le passé toute conception idéaliste de la nature, tandis que l'absence d'embrayeurs suppose une transparence entre la nature et sa représentation.
Catherine Thomas : " Les Goncourt et la naissance d'une histoire rococo dans les années 1840 " p. 29-50
Sur la façon dont les Goncourt, s'inspirant d'une histoire anecdotique et mondaine du XVIIIe siècle élaborée en particulier par Arsène Houssaye et l'historien Jean-Baptiste Capefigue, créent les bases d'une histoire moderne, préoccupée de l'intime et du particulier.
Dominique Pety : " Un poème en prose des Goncourt : ' La maison que j'aime ' " p. 51-60
Éléonore Roy-Reverzy : " Le romanesque de la maladie : Renée Mauperin " p. 61-76
La maladie de Renée introduit dans le roman une esthétique de la surprise, une dramatisation et un mystère du personnage, un rythme et une composition littéraires qui ressortissent au romanesque.
Joëlle Bonnin-Ponnier : " Les lieux de sociabilité dans le Journal des Goncourt : l'exemple du restaurant " p. 77-124
La fréquentation des restaurants traduit l'itinéraire des Goncourt, de la bohème des brasseries littéraires aux dîners Magny. Les comptes rendus permettent à la veine satirique des deux frères de se déployer, et offrent une vision paradoxale du plaisir - essentiellement de la conversation, mais aussi de la table ou de la chère - et une image pessimiste de l'époque et de l'existence.
Sophie Spandonis : La presse du Second Empire vue à travers le Journal des Goncourt, ou le Journal comme " document humain " p. 125-152
À travers le Journal apparaît une image dépréciative, teintée de subjectivité, et souvent contradictoire, de la presse du Second Empire.
Paolo Tortonese : " Le Rabelais du Second Empire : Gautier dans le Journal des Goncourt " p. 153-166
Le Journal nous offre le portrait contrasté d'un Gautier dont la lourdeur physique s'oppose à la mobilité spirituelle. Sa langue crue, qui mêle le sublime et le vulgaire, permet une comparaison avec Rabelais. Les Goncourt nous montrent l'écrivain déchaîné contre les classiques, les bourgeois, mais aussi préoccupé de la condition idéale de l'artiste, ce qui permet d'entamer une réflexion sur l'écriture, entre vocation et métier, mystère et savoir faire.
Dominique Mabin : " La mort de Jules de Goncourt. Lecture croisée du Journal des Goncourt et des Cliniciens ès-lettres de Victor Segalen " p. 167-188
Confrontation de la thèse de Victor Segalen avec les passages du Journal qui relatent la fin de la vie de Jules de Goncourt, de manière à offrir un tableau clinique de la maladie de Jules en fonction des données de l'époque et des connaissances actuelles.
Dossier
Pierre-Jean Dufief : " Un chapitre inédit de La Fille Élisa " p. 189-192
François Labadens : " L'illustration de La Fille Élisa. Avis de recherche " p. 193-196
La Fille Élisa, scène d'atelier, par Lemercier de Neuville (extraits) p. 197-202
Gilles Martinez : " Élisa, un film de Roger Richebé " p. 203-214
Documents inédits
Bernard Giovanangeli : " Notes sur l'itinéraire d'un officier de la grande Armée : Marc-Pierre Huot de Goncourt (1787-1809) " p. 215-220
Jean de Palacio : " Un sonnet de Descaves " p. 221-223
Lettre à Frantz Jourdain p. 224
Pierre-Jean Dufief : " Correspondance Hugo-Goncourt " p. 225-238
Dominique Pety : " La correspondance des Mabille adressée aux Goncourt " p. 239-278