Une note manuscrite...
Cette note manuscrite (égarée du Journal ?), signée de la main d’Edmond de Goncourt, n’est pas datée. On peut néanmoins la mettre en rapport avec le chapitre LXXV de Chérie (publié en 1884).
« La Parisienne, un moment n’aimait, ne connaissait que les couleurs franches – des couleurs toujours un peu canaille pour un œil artiste – Enfin un jour, elle est passée aux couleurs que l’on appelle fausses mais aux couleurs fausses fabriquées par l’Orient, à l’adorable rose turc, au délicieux mauve japonais etc. Aujourd’hui elle a adopté les couleurs fausses fabriquées par le Septentrion saxon, et ce sont d’épouvantables nuances que ces verts pousse de panais, ces rouges bisque d’écrevisses, ces jaunes bruns de vieux Rouen. » (Source : Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, Ms 15152)
« Une vieille femme définissait ainsi devant moi le goût de toilette de l’ancienne Parisienne : être bien chaussée, bien gantée, avoir de jolis rubans, - la robe n’étant alors qu’un accessoire, c’était tout, et chaussures et gants et rubans toujours dans de douces nuances. Chérie avait gardé cet amour des douces nuances de la Parisienne d’autrefois, et elle ne voulait à aucun prix voir sur elle du brutal, du voyant, des couleurs coup de pistolet, introduites dans la toilette française par les étrangères, par les Américaines. » (Chérie, chapitre LXXV)
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